RGPD : le e-commerçant Vinted passé au crible par le Comité européen de la protection des données

RGPD : le e-commerçant Vinted passé au crible par le Comité européen de la protection des données

(Article Publié le 25 novembre 2021 par Vincent Biard dans La revue du digital).

Thomas Plantenga, Vinted

La conformité au RGPD de la plateforme de vente sur mobile de produits d’occasion Vinted va être contrôlée par la CNIL française et ses homologues lituanienne et polonaise, réunies au sein d’un groupe de travail du Comité européen de la protection des données.
La Cnil précise que des vérifications vont être menées « à la suite de la réception d’un nombre significatif de plaintes ». D’autres contrôles seront effectués sur les durées de conservation des données et sur la procédure de blocage d’un compte sur la plateforme.
Principal objet du contrôle du CEPD, les plaintes d’utilisateurs portent sur l’envoi d’une copie numérisée de leur carte d’identité afin de valider leur paiement ainsi que les suivants. Cette procédure appelée « Know Your Customer » par la plate-forme lituanienne de vente de vêtements d’occasion est censée les protéger d’une usurpation d’identité. Les trois autorités de protection des données en contrôleront la légalité dans le cadre du RGPD.

Une licorne européenne.

L’application Vinted créée en 2008 en Lituanie et dirigée par Thomas Plantenga compte aujourd’hui 45 millions d’utilisateurs dont 17 millions en France. Cette place de marché de vente de vêtements de seconde main est devenue un champion européen de la Tech. Elle annonce 400 000 produits mis en vente chaque jour entre particuliers Avec ses levées de fonds successives, l’intégration de concurrents et son nombre croissants d’utilisateurs, Vinted était valorisé à 3,5 milliards d’euros en mai dernier.
A l’heure où Vinted s’enorgueillit de son modèle vertueux d’économie circulaire, les griefs à son égard se succèdent. En mai 2021, l’UFC-Que Choisir lançait une action de groupe contre Vinted après une mise en demeure restée sans réponse. Sous l’appellation de « Protection acheteurs », Vinted encaisse une commission -d’environ 5% du prix de la vente- présentée comme optionnelle mais en réalité obligatoire. Aucune fonctionnalité ne permet de la refuser, de la désactiver ou de la supprimer.

Des arnaques et du harcèlement

Sur Facebook, un groupe nommé Vinted Arnaque rassemble 9 200 personnes. On y relate les problèmes d’escroqueries rencontrées sur la plateforme. Pour lutter contre la contrefaçon de produits de marque, Vinted a instauré des conditions de remboursement spécifiques et un algorithme capable d’identifier et de bloquer les contrefaçons. Vinted doit aussi lutter contre la revente d’articles volés.
Enfin les témoignages d’utilisatrices ayant été victimes de harcèlement sur la plateforme se multiplient. Elles signalent des photos d’elles portant leur vêtement en vente retrouvés sur des sites douteux, des messages obscènes, des commentaires tendancieux. Vinted est accusé de ne pas lutter efficacement contre ce phénomène. En plus du respect du RGPD, Vinted devra donc également renforcer la protection de ses utilisatrices.

Vinted veut collaborer pleinement avec les autorités

A la suite de la publication de cet article, un porte parole de Vinted a réagi. « Vinted se mobilise au quotidien pour proposer une plateforme simple d’utilisation, fiable et transparente à tous ceux qui souhaitent acheter et vendre des vêtements de seconde-main entre eux » rappelle Vinted. « Dans ce cadre, nous nous engageons à préserver la vie privée de nos utilisateurs et à protéger leurs données personnelles » poursuit Vinted. « Dans l’attente d’une communication formelle de la part du groupe de travail, nous tenons à affirmer notre volonté de collaborer pleinement avec les autorités compétentes, comme nous l’avons déjà fait avec l’autorité lituanienne de protection des données par le passé » conclut Vinted.

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Article écrit par Damien GIMENEZ